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La psychanalyse, disait Dolto, c'est apporter à chaque séance un message inconnu de soi-même et qu'un autre perçoit parce qu'il est payé pour y être attentif et pour se projeter le moins possible. C'est une aventure revécue de sa propre vie. Rares sont aujourd'hui encore ceux qui connaissent les bienfaits véritables de cette technique d'utilité publique inventée par Freud. Aussi remarquable que subversive, cette pratique profondément éthique se détermine d'un lien social à deux inédit et permet à celui qui en bénéficie - enfant, adolescent ou adulte - de retrouver dans le parler ce qu'il lui faut de jouissance, de courage et de détermination pour que son histoire continue. Elle révolutionne de surcroît son rapport à lui-même, aux autres et au monde. Bienvenue. Cécile Crignon

Effet de vérité

Effet de vérité

- (…) Les découvertes de Freud paraissaient, quant à la psychologie humaine, aussi révolutionnaires que la révolution copernicienne.L’Eglise, en son temps ne pouvait admettre les découvertes de Copernic ni celles de Galilée à sa suite. Et pourtant, qu’y avait-il là de contradictoire au message de la Bible?

C’était pour moi, la même aventure avec la découverte du rôle de l’inconscient dans la structure du psychisme et de ses processus structurants de l’être humain tels que la psychanalyse nous les fait comprendre.

L’Eglise et les « fidèles » « résistaient » devant les découvertes de Freud. Le pansexualisme! Pensez donc: l’abomination.

Et pourtant, moi je constatais que Freud et les recherches engagées à sa suite avec sa méthode prouvaient chaque jour l’existence de cet inconscient, de ce désir à l’oeuvre dans un être humain, dans sa vérité sans masque, plus vraie que chez tant de ces êtres moraux, policés, tristes et raidis dans des comportements dits vertueux, privés de spontanéité, de joie et du respect de cette nature qui est en l’homme.


Cette éducation dite chrétienne, reçue par tant de nos patients, je l’ai découverte ennemie de la vie et de la charité, en contradiction totale avec ce qui m’avait paru message de joie et d’amour, autrefois, dans les évangiles.

Alors je les ai relus et ce fut le choc.

Rien de ce que l’Église du XXe siècle enseignait à ceux qu’elle formait ne me paraissait contenu ni dans la bible ni dans les évangiles.

Rien du message du Christ n’était en contradiction avec les découvertes freudiennes.

En lisant les évangiles je découvre un psychodrame. Les mots mêmes avec lesquels ils sont racontés, la sélection des phrases, le choix de certains thèmes peuvent être entendus, je le redis, d’une autre manière depuis la découverte de l’inconscient et de ses lois par Freud. Les découvertes actuelles de la psychanalyse, dialectique et dynamique de l’inconscient, à la lecture que j’en fais, sont illustrées par ce psychodrame qu’on nous relate.

(…) La lecture des évangiles produit d’abord un choc sur ma subjectivité, puis, au contact des ces textes, je découvre que Jésus enseigne le désir et y entraîne. Je découvre que ces textes de deux mille ans ne sont pas en contradiction avec l’inconscient des hommes d’aujourd’hui.Je découvre que ces textes illustrent et éclairent les lois de l’inconscient découvertes au siècle dernier.

(…) Ils ont un pouvoir bien plus surprenant [que les contes de fées ], voici deux mille ans que les évangiles sont lus, ils font toujours effet de vérité au plus profond de tout être qui les lit.

( Françoise Dolto, L’Évangile au risque de la psychanalyse, Tome 1, p.12-13 )

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